Cette série répond au e-phénomène A4 waist challenge, né en Chine en 2016 : défi ayant pour but de dissimuler son corps derrière une feuille A4 verticale sur les réseaux sociaux afin de montrer que l’on possède une « taille de mannequin ». Ce challenge planétaire amène une vision corrompue du corps humain et risque aussi bien de causer de nombreux cas d’anorexie que de faire accroitre la grossophobie. Nous nous trouvons alors dans une problématique majeure : vendre de l’utopie, tout en développant la maladie de l’insatisfaction.
Le phénomène viral qu’est l’acceptation de soi par le regard des autres – ou les likes – est aussi dangereux qu’il éduque nos jeunes générations, filles comme garçons, à se dévoiler au monde par effet de mode et à juger l’autre dans un esprit compétitif. Aujourd’hui ne le nions plus, le virtuel est notre réalité.
Le scanner permet de mettre en avant cette relation directe entre la réalité et le virtuel - les deux s’impactant autant l’un que l’autre. Cette recherche absurde de conformisme corporel est traitée au premier degrés : la numérisation du corps au format A4. Le corps se contorsionne, se plie, se positionne. Il se torture à chercher en vain la manière de rentrer dans ce 21 x 29,7 centimètres et se contraint à passer de sa chair à la feuille, subissant une pression aussi bien physique que psychique.
#A4waist, 2017, scanographie
